Eglise Saint-André d’Evol
Eglise Saint-André d’Evol (XIème siècle)
Cet édifice, classé Monument historique (arrêté du 25 mars 1943), remonte au XIème siècle.A nef unique, pourvue d’un large chevet semi-circulaire à arcatures lombardes, accostée d’un clocher carré également décoré d’arcatures lombardes, elle a été augmentée à la fin du XVIème siècle d’une grande chapelle rectangulaire, dédiée à Notre Dame du Rosaire. Celle-ci abrite toujours un important retable peint (MH), le plus ancien retable du Roussillon, daté de 1578-1580.Après la victoire de Lépante (1571), remportée sur les Turcs alors Maîtres de la méditerranée, par la flotte Hispano-Vénitienne, les Confréries du Rosaire furent peu à peu créées dans toutes les églises, en action de grâce à Notre Dame du Rosaire ; celle d’Evol, la plus ancienne du Roussillon, fut fondée en 1577.Elle est flanquée du Conjurador où le prêtre exerçait ses pratiques pour conjurer le mauvais sort (principalement orages, foudre, grêle, tempête).Un des trésors de l’église Saint André : Le retable de Saint-Jean Baptiste (XVème siècle). Le retable Saint-Jean Baptiste a été réalisé pour la chapelle du château de La Bastide, situé en aval d’Olette et dont les tours sont devenues, depuis 1963, les sentinelles de l’usine Comi-Fluor.Jean de So, Vicomte d’Evol fit édifier ledit château de La Bastide en 1340 et Guillaume de So, pour la chapelle de la nouvelle forteresse, fit donation d’un retable consacré à Saint-Jean Baptiste, et exécuté peu avant sa mort, vers 1425-1428.Déplacé dans l’église Saint-André d’Evol, il en est aujourd’hui l’œuvre principale et demeure une pièce maîtresse pour l’histoire de l’Art en Conflent et en Catalogne Nord. Il fut réalisé par le « Maître du Roussillon ». Le retable est structuré en triptyque et son architecture est rigoureuse. Il est composé d’un élément central, bordé de volets latéraux divisés en trois panneaux. Cet ensemble surmonte une prédelle où apparaissent 4 écussons. Le 1er et le 3ème portent les armes de la famille de So : « d’or à la bande de gueules », le 2ème les armes de Blanche d’Aragall, première femme de Guillaume de So : « de So parti d’or à un coq de sable, barbé et crêté de gueules », le 4ème, les armes d’Eléonore de Cà Garriga, seconde femme de Guillaume de So : « de So parti de gueules à un garric arraché d’or ». C’est donc ces considérations héraldiques qui ont permis de Professeur Durliat, d’attribuer à Guillaume de So la commande du retable.